A l'Est, quoi de nouveau ?

Nouvelles d'Europe Centrale et Orientale.

Par Robin Durand

La mort spectaculaire d’Evgueni Progojine mercredi dernier vient apporter une conclusion logique et attendue à l’épopée du groupe Wagner. Fondée à l'origine comme une société privée de sécurité, le groupe Wagner devient rapidement le bras armé de la Russie à l'étranger puis, à la faveur de la guerre en Ukraine, un groupe militaire à part entière, équivalent à un détachement d'armée, et engagé en première ligne des combats. Le conflit qui éclate entre Wagner et le ministère de la Défense russe, sur fond de rivalité et de désaccords sur la marche à suivre dans cette guerre, illustre l'exceptionnelle autonomie de Prigojine au sein des structures de sécurité russes. Le conflit culmine le 23 juin avec la mutinerie de Wagner qui se termine, à la surprise générale, par un accord avec le Kremlin, dont on ignore les termes, et l'exode du groupe Wagner en Biélorussie.

On voit aujourd’hui que cet accord n'avait pour but que de gagner du temps avant de se débarrasser de l’encombrant Prigojine. Fin piteuse et sans gloire pour celui qui se présentait en nouvel homme providentiel à grands renforts de propagande.

Cette conclusion de l’aventure Wagner nous permet d’entreprendre enfin l’analyse de ce phénomène sans subir les assauts incessants de l’actualité.

Que nous apprend le cas Prigojine sur le fonctionnement du système Poutine ? Cette question est d'autant plus cruciale que la guerre en Ukraine a exacerbé les tendances observées depuis de nombreuses années et qu’on s’attend à ce que celles-ci ne fassent que s’amplifier avec le temps. La Russie des mois, voire des années, qui viennent évoluera selon ces règles et il est surprenant de voir à quel point le cas Prigojine concentre tous les travers et vices du système Poutine.

Résumons en quelques points :

1. Un petit criminel au service de l'État

La carrière criminelle d'Evgueni Prigojine commence très tôt. Âgé d'à peine vingt ans, au début des années 1980, il est d'abord condamné avec sursis pour vol, puis s'illustre en commettant des petits larcins, puis des actes de plus en plus graves allant jusqu'à un vol de bijoux avec violence sur un femme qui lui vaut une peine de 12 de réclusion criminelle en 1981. Il ne passe finalement que neuf ans derrière les barreaux et est libéré pour bonne conduite en 1990. En prison, il apprend les codes des milieux criminels russes1. Cette expérience lui est d'une grande utilité plus tard pour évoluer au contact de personnalités importantes issues de ce milieu. On remarque d'ailleurs que le passage par la case prison donne un certain avantage dans un système politique basé sur les règles implicites, l'allégeance personnelle et les ponyatia2.

Sorti de prison, Evgueni Prigojine met son indéniable intelligence au service d'intérêts plus concrets. Il se lance dans les affaires et connaît rapidement un certain succès, notamment dans la restauration, ce qui lui vaut plus tard le surnom de « cuisinier de Poutine ». C'est probablement à cette époque qu'il rencontre des personnalités en vue et se fait connaître dans les milieux influents. A la faveur de la dérégulation totale de l'économie consécutive à la chute de l'URSS, le monde des affaires se rapproche de plus en plus du monde criminel. Evgueni Prigojine s’adapte sans difficulté à ce nouvel ordre et enchaîne les succès. On note d'ailleurs que c'est à Saint-Pétersbourg, ville très marquée à cette époque par la criminalité3, et où un certain Vladimir Poutine fait ses classes au même moment4, qu'Evgueni Prigojine trouve un terrain de jeu pour exercer ses aptitudes criminelles. Il est d'ailleurs possible qu'ils se soient rencontrés dès cette époque.

Toujours est-il qu'Evgueni Prigojine parvient grâce à ses relations à obtenir le marché de fourniture en produits alimentaires du ministère de la Défense russe, un marché très lucratif qui fait de lui un homme riche et influent. On pointera ici le modèle du succès entreprenarial russe classique; à savoir l'obtention de marchés publics juteux par l'intermédiaire de connaissance, puis la surfacturation systématique et l'enrichissement rapide alimenté par le budget de l'État, lui-même en grande partie issu de la vente d'hydrocarbures. Il se hisse ainsi au sein du petit groupe d'hommes d'affaires et de politiciens corrompus au passé trouble de Saint-Pétersbourg qui accèdent aau pouvoir avec Vladimir Poutine à la fin des années 1990. Ce groupe, organisé autour de la coopérative « Ozéro »5, comprend les principales figures de l'État russe jusqu'à aujourd'hui6 et du premier cercle de personnes de confiance de Vladimir Poutine.

2. De la cantine à Wagner

Ses liens avec le ministère de la Défense et ses talents d'entrepreneur véreux le conduisent à créer en 2014 le groupe paramilitaire Wagner. Il s'agit d'une société militaire privée, dont l'activité est d’ailleurs officiellement illégale en Russie7, et qui a pour principal client le ministère de la Défense. Là aussi, Prigojine met la main sur un business extrêmement rentable, mais également stratégique pour l'État russe. Les activités aux contours juridiques flous de ces sociétés permettent en effet à la Russie de participer à des conflits armés en dehors de ses frontières sans aucune base légale, ni reconnaissance officielle. C'est l'époque où la Russie prend le contrôle de la Crimée en envoyant des hommes prendre les bâtiments publics sans signes distinctifs, ni reconnaissance officielle. Cela permet à la Russie de prétendre qu'il s'agit de rebelles locaux et que l'État russe n'est pas impliqué8.

Le groupe Wagner est à l'époque surtout présent en Afrique où il mène des opérations limitées et se paie sur la prédation des ressources locales, ce qui a le double avantage d’enrichir Evgueni Prigojine et ses proches et de réduire les coûts pour le ministère de la Défense. Le groupe Wagner, d'abord cantonné à des missions de surveillance et de protection de bâtiments officiels, s'implique de plus en plus directement dans les combats, au même titre qu'une armée régulière, et les exactions sont nombreuses. Prigojine et ses hommes gagnent en expérience sur le terrain et monnaient leurs services pour des missions de plus en plus variées.

Evgueni Prigojine, en parfait représentant des élites russes actuelles, élargit ses actifs et investit dans des médias nationaux, notamment télévisuels, pour diffuser de la propagande à la gloire du groupe Wagner. Cette propagande de Wagner est progressivement relayée par les médias nationaux contrôlés par le Kremlin et Wagner devient populaire auprès de nombreux Russes ce qui lui permet d'ouvrir des centres de recrutement dans tous les pays et élargir ses rangs. On voit ici que Prigojine saisit rapidement l'importance de contrôler des médias dans la Russie contemporaine et on remarque qu'il utilise sa popularité pour se protéger d'attaques en provenance du pouvoir. Les nombreux mémoriaux improvisés installés un peu partout en Russie après sa mort montre qu'il s'agit souvent d'un soutien sincère.

3. Le tournant de la guerre en Ukraine

Jusqu'ici le modèle Wagner repose sur un groupe relativement limité d'hommes, jusqu'à quelques milliers, bien entrainés et généreusement équipés aux frais du ministère russe de la Défense. Avec le début de la guerre d'envergure en Ukraine le 24 février 2022, les choses prennent un tournant très différent. Surpris par la capacité des Ukrainiens à résister aux premiers assauts et embourbés dans des manœuvres piteuses, les Russes n'avancent pas aussi vite que prévu. Ce qui aurait dû être une « opération militaire spéciale »9 de quelques semaines tout au plus se mue en guerre longue et d'une rare intensité. L'armée russe n'est pas préparée à cela et les pertes sont lourdes. Toutes les ressources militaires sont mobilisées pour l'effort de guerre, à commencer par les sociétés militaires privées, au premier rang desquelles - Wagner.

Ici aussi, Evgueni Prigojine s'illustre par son ingéniosité. Il obtient de l'État russe le droit de recruter des hommes parmi la population carcérale en leur promettant de les gracier au terme de leur contrat. Il faut bien noter que la grâce est une prérogative exclusivement présidentielle et que le fait que Prigojine se l'arroge illustre le délitement de l'État russe dans le contexte de la guerre en Ukraine au profit de règles ad hoc évoluant au fil des événements sur le front.

Cette stratégie permet à Prigojine d'inonder le front d'hommes dont la vie ne compte que très peu et obtient, au prix de longs mois et de nombreuses vies et destructions, la prise de la ville de Bakhmout en juin 2023, unique succès militaire russe depuis l'automne 202210. En plus d'un réservoir important d'hommes, Prigojine bénéficie de livraisons quasi illimitées d'obus et autres munitions qu'il utilise pour pilonner les lignes ukrainiennes et raser des villes entières. La stratégie de la destruction totale finit par payer mais Prigojine comprend qu'il est en sursis. Le prix exorbitant de la prise de Bakhmout rend évident que de nouvelles victoires ne seront plus possibles, et il craint de se retrouver prisonnier d'une situation désespérée pour l'armée russe en Ukraine.

4. Le conflit avec le ministère de la défense

C'est dans ce contexte que montent les tensions avec le ministère de la Défense. Prigojine, au profil très différent des militaires de carrière, reproche à ses derniers d'envier ses succès et de lui mettre des bâtons dans les roues11. Au-delà des détails qui nous intéressent peu ici, Prigojine met le doigt sur les problèmes essentiels de l'armée russe. La corruption et le népotisme, l'incompétence de fonctionnaires comme Sergueï Choïgu12 ou Valéri Guérassimov13, nommés davantage pour leur loyauté que pour leur compétence, et surtout l'absence d'objectifs clairs à l'« opération militaire spéciale » ainsi que l'absence de mécanismes d'identification et de correction des erreurs commises, vouent l’armée russe à la défaite. Si le fond de l'analyse est correct, Evgueni Prigojine ne comprend pas qu'il s'attaque là aux fondements mêmes du système Poutine. Comme nous l'avons vu précédemment, ce système est précisément basé sur les allégeances personnelles, la corruption et l'absence de critiques. On accuse et on punit les porteurs de mauvaises nouvelles au lieu de tirer les conclusions qui s'imposent et de corriger les carences du système. La conséquence et qu’aucune information négative ne remonte de la base et la Russie répète sans cesse les mêmes erreurs sur le front, ce qui favorise grandement les avancées ukrainiennes.

Il s'agit d'un système hautement inefficace, qui n’a pu se maintenir jusqu'ici que grâce à un flux ininterrompu d'argent provenant principalement du gaz et finançant l'allégeance au pouvoir par des mécanismes de corruption. Le contraste avec le voisin ukrainien discipliné, efficace, motivé et habile est saisissant.

Prigojine montre une grande liberté de ton car il se sent protégé de poursuites par son statut et son rôle majeur dans l'effort de guerre. Dans la Russie de 2023, tout tourne autour de la guerre et le pouvoir est prêt à fermer les yeux sur beaucoup de choses tant que l'on montre des résultats. Vladimir Poutine a personnellement pris la responsabilité de cette guerre14 et engagé sa crédibilité politique, il ne peut se permettre de reculer sur aucun front et Prigojine l'a très bien compris. Ses critiques du système et son franc-parler, empruntant volontiers au registre grossier, le rendent populaire notamment auprès des militaires qui partagent son analyse mais n'osent pas s'exprimer.

Voyant que la critique est inutile et fort d'un contingent de milliers d'hommes et de matériel, Prigojine décider finalement de jouer le tout pour le tout.

5. Les leçons de la mutinerie

La mutinerie se déroule les 23 et 24 juin 2023. Wagner marche d'abord sur Rostov-sur-le-Don, centre urbain important du Sud de la Russie où est installé le quartier général de l'armée et d'où sont coordonnées les opérations en Ukraine. La première chose qui surprend les observateurs, c'est que Wagner ne rencontre aucune résistance. Tout d'abord, la route menant du front du Donbass à Rostov n'est pas gardée. Wagner ne rencontre aucune force du ministère de la Défense sur cet axe de communication menant pourtant au quartier général russe. La réalité est que la Russie mène une guerre totale en Ukraine et que toutes ses forces sont mobilisées au front, aucune ressource n'est placée en réserve pour protéger l'arrière. On le voit bien lorsque Wagner quitte Rostov en direction de Moscou. Les deux hélicoptères et l'avion de reconnaissance lancés à sa poursuite sont abattus sans difficulté, les obstacles placés sur les routes n'empêchent absolument pas la progression du groupe Wagner et en l'espace de moins de deux jours Prigojine est aux portes de Moscou15, qui ne semble guère mieux gardée que le reste du pays.

Autre fait marquant, les militaires sympathisent largement avec les troupes de Wagner, comme le montrent les images prises dès leur arrivée à Rostov. Prigojine entre dans le quartier général russe sans rencontrer de résistance, aucun combat n'est engagé et on voit même des hauts gradés russes accueillir Prigojine amicalement. On comprend que Prigojine a vu juste et que ses analyses sont partagées par beaucoup de militaires. Le danger pour le pouvoir est évident, car l'armée, comme les services de sécurité, est le dernier pilier du régime actuel.

On comprend en réalité que Prigojine ne cherche ici qu'à sauver sa peau. Il utilise le ressentiment des militaires pour engager un rapport de force avec le pouvoir et négocier son retrait d'Ukraine. Peut-être a-t-il compris que le système n’était pas réformable, il est plus probable qu’il ait toujours eu à l’idée d’utiliser la grogne silentieuse des élites militaires russes à l’égard du pouvoir à son avantage. C'est un jeu très dangereux car les militaires le soutiennent vivement, peut-être plus qu’il n’avait imaginé, et la dynamique est lancée.

Du côté du Kremlin, c'est la panique. Une mutinerie et une marche sur Moscou d'hommes lourdement armés correspond au pire scenario possible, tout ce que le pouvoir cherche soigneusement à éviter depuis toujours. En effet, Vladimir Poutine comprend bien qu'aucune résistance à son pouvoir ne viendra de la société civile16. Ce sont donc les élites dont il se méfie et qu’il cherche à ménager. De plus, dans un système politique basé sur la loi du plus fort, au détriment de l'État de droit, c'est le nombre de divisions qui compte.

On remarque d’ailleurs dans ce contexte que les sociétés militaires privées se multiplient en Russie ces derniers temps. En dehors du cas particulier de Ramzan Kadyrov17, chaque grande société privée, chaque grande structure de l’État et même des personnalités privées se dotent de sociétés militaires privées18, seule garantie de sécurité en cas de délitement complet de l’État en Russie. On comprend qu'il s'agit là d'un prélude à une possible guerre civile.

Finalement, la trahison est double. Prigojine trahit d'abord Vladimir Poutine19 en se soulevant contre son pouvoir et en entrainant une partie de l'armée avec lui. Vladimir Poutine qui fonde tout son régime sur le soutien indéfectible des structures de sécurité est ainsi publiquement humilié, et on voit dans sa réaction récente à quel point il prend cela au sérieux. Prigojine trahit également ses propres soutiens en concluant un accord secret avec le Kremlin20 qui lui permet de quitter le jeu, pour un temps comme nous l’avons vu, laissant derrière lui de nombreux déçus.

6. La fin

C'est probablement pour cette raison que l'élimination de Prigojine21 intervient deux mois plus tard. L’objectif est de s'assurer que les mécontents qui soutiennent ouvertement ou secrètement la rébellion ne sont pas en mesure de recommencer. Au cours de ces deux mois, les médias officiels22 mènent une campagne de lynchage médiatique de tout ce qui est lié à Wagner et à Evgueni Prigojine en particulier. Ses résidences sont perquisitionnées, son groupe médiatique est fermé et on insiste sur son apport « mineur » à l'effort de guerre. Dans le même temps, les membres du groupe Wagner sont désarmés et recrutés en masse dans d'autres sociétés militaires privées23, incités en cela par le non-paiement de leur salaire par Wagner dont les actifs sont gelés.

Il semble que le régime veuille d'abord identifier les éléments potentiellement dangereux pour lui au sein de l'armée, puis cherche à s'assurer que Wagner est inoffensif avant d'agir de façon plus franche.

Prigojine est finalement sorti du jeu, d'une manière qui ne correspond vraisemblablement pas à ses attentes. Il paie sa trahison, comme il fallait s'y attendre. Le caractère démonstratif est à la hauteur de l’enjeu : le pouvoir ne peut se permettre de tolérer des éléments capables de le renverser. Il faut également dissuader toute velléité de reproduire l'aventure de Wagner qui pourrait très bien cette-fois aller jusqu'au bout. Il s'agit d'une vengeance froide et d'une grande violence, plus proche des méthodes de mafieux que de celles d'un État.

Mais cette élimination spectaculaire fait monter les enjeux et montre que personne n'est à l'abri, quelle que soit la proximité avec le pouvoir et la relation personnelle à Vladimir Poutine. Cela peut présenter un danger car les élites pourraient estimer que les risques du statu quo sont supérieurs à ceux liés à l'organisation d'un putsch.

***

La vie et l'œuvre du cuisinier de Poutine illustrent bien les mécanismes du pouvoir en Russie. Le fait qu’un ancien petit délinquant reconverti en homme d’affaires véreux puisse accéder à des fonctions aussi importantes montre l’affaiblissement des règles de droit au profit des ponyatia mafieuses et des accointances personnelles, ce qui mène inévitablement au délitement de l’État.
De plus, la gestion désastreuse de la guerre en Ukraine, elle-même déjà totalement injuste et injustifiée, et l’incapacité de la Russie à tirer les enseignements qui s'imposent ne laissent rien présager d’autre qu’un enlisement, voire une défaite. Il apparaît évident que personne ne voudra en prendre la responsabilité et, dans un contexte de disparition des règles de droit au profit de la loi du plus fort, ce sera dans la violence que les comptes se règleront.

Août 2023

1.En Russie, il existe une culture criminelle codifiée et complexe qui comprend des règles de conduite, un argot et des signes distinctifs, notamment sous forme de tatouages. Si cette sous-culture restait très marginale et largement inconnue du grand public du temps de l'URSS, on assiste ces dernières années à sa progressive démocratisation et, surtout, à sa présence de plus en plus accrue au sein des élites russes (voir point plus bas).

2.Les ponyatia (littéralement « les concepts ») sont les règles non écrites du milieu carcéral russe. Les élites dirigeantes russes, comme par exemple le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, font régulièrement référence aux ponyatia, y compris dans un contexte de politiques publiques, et ce bien que la Russie soit officiellement un État de droit.

3.Saint-Pétersbourg est d'ailleurs surnommée à l'époque бандитский Петербург.

4.Vladimir Poutine à cette époque travaille à la mairie de Saint-Pétersbourg où il est chargé de délivrer des permis d'exportation d'hydrocarbures via le grand port industriel de la ville. Un poste fortement marqué par la corruption.

5.La coopérative « Ozero » est fondée par Vladimir Poutine en 1996 devient un repair d’hommes ambitieux et déterminés, dont les membres finissent tous par occuper des postes importants au sein de l’État ou de grandes entreprises publique.

6.Citons, par exemple, Vladimir Yakounine (déjà mentionné dans l’article « les Russes veulent-ils (vraiment) la guerre ? », Iouri Kovaltchouk, Nikolaï Chamalov. D’autres figures importantes comme Dmitri Medvedev, Igor Setchine sont également proches de Vladimir Poutine à cette époque sans être membres fondateurs d’Ozero.

7.Art. 359 du Code Pénal russe, promulgé le 13 juin 1996. Les peines prévues vont de 7 à 20 ans d’emprisonnement.

8.Vladimir Poutine reconnait plus tard qu'il s'agissait bien de soldats russes, et donc que la Crimée a été occupée par la force.

9.Dénomination euphémisés utilisé par les pouvoirs russes pour désigner la guerre en Ukraine dans sa phase débutée le 24 février 2022.

10.Il faut tout de même rappeler ici que la « victoire » de Bakhmout a un coût humain et matériel démesuré. « Encore une victoire comme celle-là et nous sommes vaincus », Pyrrhus Ier, au lendemain de la bataille d'Ausculum en 279 av. J.-C.

11.Il demande notamment, et dans un langage très grossier, plus de munitions, alors même que Wagner est le détachement le mieux doté de toute l'armée russe.

12.Inamovible ministre de la Défense à qui les militaires reprochent entre d’autres d’être un fonctionnaire proche de Poutine et n’ayant jamais fait son service militaire.

13.Chef d’Etat major et membre du conseil de sécurité de Russie.

14.“Мною принято решение о проведении специальной военной операции”, Vladimir Poutine dans son allocution du 24 février 2022.

15.Selon certaines estimations, le groupe Wagner se serait arrêté à environs 200 km de la capitale.

16.Voir article précédent « les Russes veulent-ils (vraiment) la guerre ? »

17.Le président de la République de Tchétchénie dispose d’une armée personnelle depuis de nombreuses années maintenant, les fameux Kadyrovtsy du bataillon Akhmat.

18.Article Medouza du 16 mai 2023.

19.Dans une de ses nombreuses vidéos, Prigojine traite implicitement Poutine de « connard fini » (vidéo du 9 mai 2023).

20.Officiellement, l'accord est conclu avec Alexandre Loukachenko, le dictateur biélorusse, mais il est évident que ce dernier ne joue aucun rôle ici, pure figuration, à l'image de son régime totalement sous contrôle russe depuis les événements d'août 2020. Voir article précédent « Russie, les raisons de la contestation ».

21.Au moment où cet article est écrit, l'implication de Vladimir Poutine dans la mort de Prigojine n'a pas été démontrée par des enquêtes indépendante. L'auteur de ces lignes estime qu'aucune autre version ne peut être sérieusement envisagée.

22.Dans la Russie de 2023, tous les médias fonctionnant encore sont de facto des médias officiels.

23.Notamment la société Rédout, sous contrôle du ministère russe de la Défense.